Hommages des agents de l'État du Lot

Mis à jour le 28/03/2018

Dans le Lot, comme partout en France, des hommages ont été rendus aux victimes des attentats dans l'Aude mais aussi à Mireille Knoll.

Mercredi 28 mars, à 10 heures, Jérôme Filippini, préfet du Lot, a convié les agents de la préfecture et des sous-préfectures du Lot dans la salle Érignac afin de respecter une minute de silence.

"S'associer à l’hommage national n'est pas une formalité mais une preuve de notre solidarité et de l'unicité des Français contre le terrorisme et la haine."

Un peu plus tard dans la matinée, M. le préfet s'est rendu au Groupement de Gendarmerie du Lot afin de rendre un second hommage à ces victimes notamment au lieutenant-colonel de gendarmerie, Arnaud Beltrame, tombé en héros.

Discours prononcé par le préfet :


Une fois encore nous nous réunissons dans un temps de deuil, parce qu’une fois encore notre pays a été frappé par la barbarie terroriste.

Cette fois, ce sont quatre de nos concitoyens qui ont été lâchement assassinés, au nom d’un projet de haine et de division. Je veux citer leurs noms, car ce sont eux que nous ne devons pas oublier, tandis que le nom du terroriste mérite l’oubli éternel : Jean Mazières, Christian Medves, Hervé Sosna et Arnaud Beltrame. Je veux aussi y joindre le nom de Mireille Knoll, rescapée de la rafle du Veld’Hiv et lâchement assassinée à 85 ans parce qu’elle était juive, au nom d’une même idéologie de haine. Nos pensées doivent aller à ces morts, aux nombreux blessés de Carcassonne et de Trèbes, et à leurs proches.

Cette fois encore, notre pays démontre et démontrera qu’il y a plus fort que la haine, et plus fort que la division : l’union de tout un peuple, la force de son histoire, de ses valeurs, de ses différences respectées, d’une communauté nationale qui sait faire face quand elle est attaquée.

Depuis trois ans, face à ces actions terroristes, le courage et la détermination des forces de police, de gendarmerie, des unités militaires et des services spécialisés, n’ont pas fait défaut pour prévenir, déjouer un grand nombre d’attentats, surveiller, et bien sûr intervenir lorsque le pire arrivait.

Vendredi 23 mars, à Trèbes dans l’Aude, un homme a incarné ce courage et cette détermination en portant au plus haut les valeurs des forces de sécurité, mais surtout de l’humanité et de la République.

Cet homme, c’est Arnaud Beltrame, alors lieutenant-colonel de gendarmerie, âgé de 44 ans, qui a non seulement mis sa vie en danger pour protéger celle des autres comme son serment d’arme le lui intimait, mais qui a, en conscience, choisi de sacrifier sa propre vie en prenant volontairement la place de personnes prises en otage dans le supermarché de Trèbes.

En agissant ainsi, il était porté, non pas par l’impulsion téméraire de l’instant, mais par un courage ultime, absolu, admirable, que toute sa vie de grand serviteur avait préparé.

Comme l’a écrit il y a quelques jours un bon connaisseur du combat, « il a donné un visage à la vertu militaire ». Nous nous sommes habitués, sans doute trop, à entendre citer les noms de nos soldats morts au combat dans les théâtres d’opérations, de nos policiers et gendarmes morts en service. Grâce à Arnaud Beltrame, nous mettons un visage, une vie, des valeurs personnelles, sur ce courage de nos forces.

Le Premier ministre l’a dit hier à l’Assemblée : « L’image de l’auteur de cet attentat s’efface derrière celle d’un héros (...). Il incarne la République, il est son image, son corps. Il s’inscrit dans une longue Histoire de Françaises et de Français, civils ou militaires, qui se sont tenus droit, au moment où le pire survenait. Cette image, ce courage m’impressionnent, nous impressionnent et nous renvoient au fond à un sentiment (…) mêlé d’immense fierté et de très grande humilité. »

Et au fond, comme l’a aussi écrit hier un autre héros, qui est intervenu dans le Thalys en août 2015, « l’acte altruiste d’Arnaud Beltrame restaure notre foi en l’humanité ».

Car c’est à quoi s’attaquent les fauteurs de haine qui essaient de frapper notre pays : ils croient pouvoir nous faire douter de nous-mêmes, rejeter nos valeurs, abdiquer ce qui fait le ciment de notre Nation : notre commune humanité.

Mais la haine échoue à chaque fois, et cette fois-ci, grâce à l’attitude d’Arnaud Beltrame, nous sommes portés par une admiration, un respect et une fierté qui sont plus forts, bien plus forts que la haine.


Nous étions quatre millions dans la rue le 11 janvier 2015, Arnaud Beltrame était seul face au danger ultime le 23 mars dernier. Mais c’est une seule France, qui sait se défendre, et qui sera fidèle à sa mémoire.

Vive la République !

Vive la France !