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Discours de M. Jérôme FILIPPINI, préfet du Lot, à l’occasion de la cérémonie des voeux 2019
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Monsieur le président du conseil départemental,
Monsieur le président de l’association des élus du Lot,
Mesdames et Messieurs les conseillers régionaux et départementaux,
Mesdames et Messieurs les maires et élus,
Monsieur le président du tribunal de grande instance,
Monsieur le procureur près ce tribunal,
Messieurs les présidents des chambres consulaires,
Mesdames et Messieurs les chefs d’entreprises, présidents d’association, représentants d’organismes syndicaux, représentants des cultes,
Mesdames et Messieurs les directeurs et chefs de service,
Mesdames et Messieurs,
C’est avec un très grand plaisir que je vous accueille ce soir pour vous présenter des vœux très chaleureux et très sincères.
C’est un plaisir à plusieurs titres.
D’abord parce que ces vœux se tiennent à nouveau à Chapou, dans ce lieu ô combien emblématique de l’histoire de Cahors et du Lot. Ancien palais épiscopal, siège des institutions publiques depuis la Révolution française, ce site incarne l’histoire politique et administrative du Lot depuis plus de deux siècles.
Il n’était plus, depuis dix ans, le siège du conseil départemental ; il est désormais plus que la préfecture. Ce sont en effet quatre services de l’État qui y sont réunis : tous les services de la préfecture, autrefois dispersés sur trois sites ; l’inspection d’académie ; l’unité départementale de la Direccte ; et l’unité départementale de l’architecture et du patrimoine. Ceux qui s’intéressent à l’histoire de ce bâtiment noteront avec intérêt que c’est une sorte de retour aux sources, puisqu’au début du XXème siècle encore, avant le développement de ce qu’on appelle les « services techniques », c’était l’intégralité des services de l’État et du département qui se trouvaient ici rassemblés.
Nous réintégrons ce bâtiment après un chantier immobilier compliqué... Compliqué pour une série de raisons qu’il serait fastidieux d’énumérer ce soir. Je dirai simplement que les termites, les ravages du temps inéluctables dans un bâtiment aussi ancien et… quelques doses de mauvaise prévision ne nous ont pas facilité le travail !
Mais nous y sommes désormais, avec la satisfaction de marquer la présence des services publics au cœur de la ville chef-lieu, de créer pour nos collaborateurs des conditions de travail améliorées, et aussi d’apporter notre contribution à la vitalité du centre-ville et à son embellissement puisque le ravalement des façades, qui commence dans les prochains jours, viendra soutenir la rénovation du centre ancien auquel vous êtes, à juste titre, attentif, Monsieur le Maire.
La rénovation de Chapou, ça a été une sacrée bataille, et nous l’avons gagnée : merci à tous ceux qui y ont contribué.
Ce bâtiment est chargé d’histoire et de culture. Vous l’avez apprécié en montant à nouveau par cet escalier d’honneur à qui son lustre a été rendu, écrin des magnifiques toiles d’Henri Martin commandées en 1927 à l’artiste pour meubler cet espace.
C’est aussi un plaisir de vous faire découvrir, à l’occasion, une exposition dédiée à une page glorieuse et méconnue de l’histoire du Lot. En réintégrant Chapou, je voulais que nous honorions la mémoire de nos grands aînés, et pas seulement la beauté des murs. Avec l’aide des bénévoles de l’association « Mémoire Chapou », et avec le soutien du Musée du Louvre, nous vous offrons ce soir de découvrir ou de mieux connaître cette magnifique aventure des milliers de chefs d’œuvre du Louvre cachés dans le Lot pendant la guerre grâce à des héros admirables de discrétion et de courage. À l’automne 1945, pour remercier le Lot, le Musée du Louvre avait prêté 13 œuvres pour une exposition ici-même. Vous allez la redécouvrir. Après « Matignon-sur-Lot » l’an dernier, c’est ainsi « Louvre-sur-Lot » dont nous avons voulu garder la mémoire, avec une petite brochure qui vous sera remise à votre départ.
Mesdames et Messieurs,
Je manquerais aux usages ce soir si je ne jetais pas un regard rétrospectif sur l’année écoulée, avant de former quelques vœux pour l’année qui commence.
L’année 2018 s’est traduite pour notre département par de beaux succès, et par des événements marquants.
Je ne peux pas aborder cette rétrospective sans commencer par évoquer les événements récents portés par un mouvement, inédit dans sa forme et dans son expression. Depuis plusieurs semaines, de nombreux débats, manifestations, échanges parfois vifs, plus vifs au niveau national qu’au niveau local, nous interrogent sur beaucoup de sujets majeurs : la cohésion sociale, la justice fiscale et écologique, la représentation politique, la place du citoyen dans la société. Les fractures et les fragilités de notre démocratie sont réelles, et je ne prétends bien sûr pas les commenter ni encore les résoudre ce soir. Mais il est une question sur laquelle je souhaite dire un mot : celle relative au sens de la dépense publique et au rôle des acteurs publics et services publics.
Nous sommes dans cette salle très nombreux à avoir dédié notre vie, et en tout cas à consacrer tout ou partie de notre temps, à servir l’intérêt général, le bien commun. Élus, agents publics, responsables associatifs, représentants consulaires ou institutionnels, nous sommes ces jours-ci interpellés par celles et ceux qui, de bonne foi le plus souvent, se plaignent à la fois du poids des charges et de la réduction des services publics.
Or beaucoup de contre-vérités circulent, et beaucoup de bonnes informations manquent.
Je parle des mensonges purs et simples relayés ou non démentis par certains, ou des propos infamants sur les avantages des uns ou les privilèges des autres. J’ai été très choqué, je l’ai dit publiquement et je le redis, de lire sur certains ronds-points des accusations scandaleuses (« élus, ministres, tous complices, tous corrompus », ou « à bas la ripoux-blique ») dont la présence était une insulte intolérable à celles et ceux, nombreux dans cette salle et ailleurs en France, qui, parfaitement honnêtes, donnent de leur temps et ne s’enrichissent aucunement en servant le bien public !
Mais je pense aussi que pour beaucoup de personnes de bonne foi, l’information manque.
Sait-on assez, par exemple, l’importance des dépenses sociales, des dépenses de transfert, dans la dépense publique ? On entend critiquer les trains de vie et les privilèges. Mais sait-on que les dépenses de fonctionnement des pouvoirs publics nationaux (parlement, exécutif, autorités administratives indépendantes) représentent à peine 0,08 % de la dépense publique, alors que l’essentiel (99,9%) de la dépense publique va à l’éducation, à la solidarité et à la santé, à notre sécurité extérieure et intérieure.
Toutes ces dépenses n’ont rien à voir avec un « train de vie » ou des « privilèges », mais tout à voir avec ce qui fait la France, notre Nation et notre vivre ensemble. Toutes ces dépenses bénéficient à nos concitoyens. Chacune et chacun de nous en est, tout au long de sa vie bénéficiaire. Cet argent accompagne et rend possible la vie de tous les Français.
Et sait-on à quel point un territoire comme le Lot bénéficie de cette solidarité nationale ?
Je le dis à chaque inauguration, lorsque nous nous félicitons d’avoir utilisé l’argent public pour rénover une salle communale, agrandir une école, requalifier un centre-bourg ou ouvrir une maison de santé. C’est à chaque fois le fruit de la solidarité nationale, puisque c’est le fruit de l’impôt payé par des contribuables de l’ensemble du territoire national.
Sans entrer trop dans les chiffres, on peut mesurer l’importance de cette redistribution, par l’impôt et les transferts sociaux, au bénéfice du Lot : pour 2 euros de prélèvements fiscaux et sociaux dans le Lot, ce sont 3 euros qui sont redistribués. Pensions, allocations de solidarité, prestations d’assurance maladie, indemnisation du chômage, scolarisation des enfants, infrastructures routières, offre culturelle, sécurité des personnes et des biens. Le Lot contribue à hauteur de 1 Md€ aux recettes fiscales et sociales, mais il bénéficie de la redistribution pour 1,5 Md€. Ce sont ainsi au total plus de 500 M€ qui proviennent, en net, de la solidarité nationale.
Et cela se traduit matériellement en termes de justice sociale au sein même de notre département : l’écart, dans le Lot, entre les 10 % de revenus les plus élevés et les 10 % les plus faibles est de 4,6 avant impôts et transferts sociaux. Il n’est plus que 3,1 après impôts et transferts sociaux. Ceux qui disent que la justice sociale est perfectible ont bien sûr raison, on doit toujours faire mieux. Mais ceux qui disent qu’elle n’existe pas, ceux-là nient ou méconnaissent la réalité : notre système fiscal et social est en France très protecteur et très redistributif.
Mais bien sûr, la solidarité, le vivre ensemble, ça n’est pas qu’une affaire de crédits et de dépenses. C’est d’abord le résultat de l’engagement de femmes et d’hommes, qui ont fait la France dans le passé, et qui la font encore aujourd’hui.
Quelques semaines après avoir clôturé, de belle façon, les commémorations de la Grande Guerre dans le Lot, il faut nous en souvenir. Au passage, je voudrais insister sur la magnifique réussite collective que cette célébration du centenaire dans notre département : dans presque chaque commune, la mémoire a été recueillie, honorée, et notre cérémonie départementale du 11 novembre a été saluée par tous comme un événement remarquable. Je veux en remercier particulièrement le directeur de l’office des anciens combattants et le délégué militaire départemental.
Soixante-quinze ans après la fin d’une autre guerre dans laquelle les résistants du Lot se sont si magnifiquement illustrés, il faut nous souvenir de ce qui fait la France. Et quatre ans après le début d’une vague d’attentats qui a menacé les valeurs fondamentales de la République, il faut aussi ne rien oublier de ce qui fait la France et de ce qui peut la défaire.
Ce qui fait la France, ce sont notamment les institutions, nationales et locales, d’un vieux pays, d’une ancienne démocratie, qui donne certes parfois des signes de fatigue mais qui doit être défendue, notamment devant notre jeunesse, comme un trésor inestimable. Bien sûr nos institutions sont perfectibles, mais il faut être aveugle, sourd ou irresponsable, pour ne pas reconnaître leurs qualités exceptionnelles, et malheureusement de plus en plus rares, dans un environnement international qui voit monter les régimes non-démocratiques. Avant de tout jeter à terre, demandons-nous ce que nous saurions reconstruire à la place.
Plus prosaïquement, 2018 a aussi été marquée par les bons résultats de l’action publique locale.
Au titre de la sécurité d’abord, à mettre au crédit de la police et de la gendarmerie nationale. Je communiquerai de façon plus détaillée dans quelques semaines, mais je peux d’ores et déjà vous indiquer que, dans tous les domaines, la situation du Lot est positive, notamment lorsqu’on rapporte le nombre de faits à la population : le Lot est l’un des départements les plus sûrs de France. Les atteintes aux biens sont stables par rapport à 2017, et en forte baisse sur 4 ans. Les cambriolages connaissent une baisse significative d’une année sur l’autre et sur 4 ans. Du côté des violences aux personnes, le nombre de faits constatés augmente, notamment sans doute parce que les personnes portent plus systématiquement plainte, ce qui est une bonne chose, mais les taux pour 1.000 habitants demeurent très inférieurs (de moitié) aux taux nationaux. Enfin les taux d’élucidation, qui démontrent la performance des enquêtes ont fortement augmenté en 2017 comme sur 4 ans. Je veux en féliciter les services de police et de gendarmerie devant vous ce soir.
De bons résultats aussi au titre du secours à personne et de la lutte contre l’incendie, grâce au dévouement des personnels du SDIS. L’année 2018 aura été marquée par une activité courante très intense, et aussi par des événements exceptionnels. Je veux parler d’une succession d’incendies hors normes, notamment début septembre sur Cajarc qui ont mobilisé nos effectifs et conduit à faire appel à la solidarité de nos voisins. C’était l’incendie le plus grave de l’été 2018, et je redis ici mes très vives félicitations aux sapeurs-pompiers du Lot pour le professionnalisme avec lequel ils ont réagi, cette fois-ci comme à d’autres occasions, notamment lors du terrible incendie de la gare de Figeac en novembre dernier.
Bons résultats enfin au titre de la sécurité routière, puisqu’une année exceptionnellement clémente succède à une autre année exceptionnellement clémente. « Seulement » 9 morts (mais 9 de trop) en 2018 comme en 2017, contre 23 en 2016 ; une forte baisse du nombre d’accidents (71 contre 86 en 2017 et 104 en 2016) et de blessés (75 contre 103 en 2017 et 112 en 2016), par rapport aux années précédentes, et une baisse particulièrement notable au second semestre, c’est-à-dire depuis l’entrée en vigueur des 80 km/h. J’avais formé l’an dernier le vœu que plus personne ne se tue sur les routes du Lot. Ce n’est pas une utopie. C’est possible, surtout si les comportements responsables continuent de prévaloir.
Dans une période où certains de nos concitoyens, de tous âges, de toute origine, de tous milieux sociaux, se permettent de faire preuve d’une violence inqualifiable à l’égard de ceux qui portent l’uniforme et assurent la paix civile et le secours, je veux vous demander de vous associer à moi pour applaudir nos gendarmes, nos policiers, nos pompiers, nos militaires.
Dans un autre domaine, les bons résultats de l’année écoulée se mesurent aussi au nombre de projets des collectivités territoriales qui ont été soutenus par l’État avec des dotations d’investissement très élevées (15 M€ en 2018 comme en 2017) : ce sont plus de 200 projets qui ont été accompagnés, pour un montant total de l’ordre de 60 M€, autant d’équipements qui contribuent à la vitalité de nos territoires ruraux, et autant de marchés qui bénéficient principalement aux entrepreneurs locaux. Ce sera à nouveau le cas en 2019, avec des crédits aussi importants.
Autre succès : le Lot a été retenu parmi les 222 territoires prioritaires au niveau national et les 26 d’Occitanie pour la reconquête des villes moyennes (Cahors et Figeac au titre du programme Action cœur de ville).
Il figure au nombre des territoires prioritaires pour la reconquête industrielle (« Territoires d’industrie »), parmi 10 seulement en Occitanie et 124 au niveau national, grâce à sa forte identité et son savoir faire industriel. Le Lot tout entier a aussi conservé son classement prioritaire au titre du zonage agricole des « zones défavorisées », garantie vitale pour de très nombreux agriculteurs. Il a enfin bénéficié d’un soutien exceptionnel après le gel dramatique qui l’avait frappé en 2017.
Je ne peux évidemment pas, en cette occasion, manquer de vous parler de la « Carte Blanche » que nous a confiée le Premier ministre lors de sa visite de décembre 2017. Il nous avait demandé d’expérimenter des méthodes innovantes d’action publique sur le bassin de vie de Cahors. Cette opération est désormais couronnée de succès déjà mesurables : un car des services publics itinérants qui a rencontré son public, des agents de nombreux services administratifs aidés dans leurs démarches par une formation « d’agents polyvalents », des opérateurs qui travaillent mieux ensemble parce qu’ils partagent mieux l’information… Ces innovations sont des réponses aux attentes qu’expriment nos concitoyens : plus de présence, plus de proximité, plus de simplicité.
La « Carte Blanche » a aussi permis d’expérimenter le droit de dérogation qui a été confié en France à quelques préfets. J’ai fait usage de cette faculté avec discernement, dans quelques cas, peu nombreux mais utiles je crois, à la demande de collectivités ou de particuliers.
Dans tous ces succès, le même ingrédient : une très forte solidarité de vues et d’efforts entre les élus, les acteurs économiques et les services de l’État sous l’autorité du préfet. Ces succès ne sont pas ceux de tel ou tel, mais des succès collectifs.
Du côté de l’État, ces résultats n’ont été possibles que parce que je suis entouré d’une équipe, peu nombreuse mais très soudée et efficace, de directeurs et d’agents publics dévoués, passionnés, enragés du bien public. Je veux les saluer devant vous ce soir. Ceux qui, avec démagogie, dénigrent l’État à longueur de tweets ou d’interviews télés portent d’abord tort à ces serviteurs du quotidien, en créant la confusion et en jetant l’opprobre. Je veux, moi, devant vous défendre et remercier ces serviteurs du quotidien que sont les agents de l’État et les agents publics en général.
Mesdames et Messieurs,
Pour ne pas vous faire regretter l’époque, pas si ancienne, où le préfet ne s’exprimait pas à l’occasion de la présentation des vœux, je vous promets que mon discours va vers sa fin !
Je voudrais, pour finir, dire un mot des défis qui nous attendent, ensemble, en 2019.
Bien sûr, il nous revient de toujours trouver les voies du dialogue qui permettent d’éviter la colère et la violence. Ce dialogue est constant entre nous, et je me réjouis de toutes les occasions d’échanger avec vous, d’aller sur le terrain, de regarder de près ce qui ne marche pas, et d’essayer de bâtir ensemble des solutions. Dans notre République décentralisée, toutes ces solutions ne dépendent pas de l’État, bien heureusement, mais soyez sûrs que l’État, c’est-à-dire pas seulement le préfet mais tous les agents de l’État dans le département, ont à cœur d’échanger avec vous, de comprendre, de répondre.
Ce dialogue, nous devons aussi le cultiver avec nos concitoyens, dont certains avaient délaissé les urnes et les réunions publiques depuis longtemps, par défiance ou par habitude, et qui demandent maintenant à être entendus. Le grand débat qui s’ouvre, et qui s’est déjà ouvert dans de nombreuses mairies, doit être l’occasion de renouer cette confiance, cette compréhension, entre les décideurs publics (vous et nous) et nos concitoyens. Nous n’y parviendrons que si nous défendons nous-mêmes les vertus du dialogue, et les voies républicaines de la démocratie représentative, et la supériorité de ce modèle sur la violence et le rejet. Dans cette période incandescente, les paroles qui clivent et qui hystérisent le débat sont des allumettes sur un baril de poudre. Et ceux qui les allument ne mesurent pas forcément le risque. À l’inverse, toutes les chances qui seront données au dialogue, dans l’écoute, dans le respect mutuel, seront décisives pour notre pays. Ne pas opposer artificiellement, ne pas diviser, et surtout ne pas caricaturer les antagonismes qui finiraient par effacer le désir même de vivre ensemble.
Un autre défi, difficile, est celui de la solidarité. Difficile parce que chacun en a sa définition, et parce que chacun a tendance à considérer que le privilégié, c’est l’autre. Or face aux menaces qui pèsent sur notre modèle social, sur notre modèle de développement économique, sur notre équilibre environnemental, ce n’est pas l’autre, mais chacun de nous, quel que soit son niveau de richesse, sa localisation géographique, son âge, qui devra prendre une part de l’effort.
C’est particulièrement vrai des ressources naturelles (eau, énergie, biodiversité). Ces dossiers sont sensibles à l’échelle planétaire, ils le sont déjà dans le Lot : les réserves en eau ne sont pas inépuisables et nous devons changer nos modes d’usage dès aujourd’hui ; notre consommation d’énergie n’est pas durable et nous devons faire place aux énergies renouvelables (photovoltaïque, éolien, méthanisation) ; notre biodiversité est menacée et nous devons, ici comme ailleurs, la protéger.
Cette solidarité doit aussi être celle des territoires : bien sûr un département rural comme le Lot doit bénéficier de plus de solidarité de la part des métropoles ; mais au sein du département, nous devons veiller à disposer des infrastructures qui assurent l’égal accès des citoyens aux services. Et vous m’avez entendu le dire pour certains d’entre vous au congrès des maires : ces infrastructures ne peuvent pas se penser toutes à l’échelle de la commune.
Donc nous avons besoin de services publics organisés à l’échelle des bassins de vie : c’est vrai des écoles, des maisons de santé, des trésoreries, des bureaux de poste, comme des commerces ; c’est le sens des démarches du « schéma départemental » que nous portons ensemble avec le conseil départemental et les intercommunalités, sur les services publics en général avec le réseau des MSAP, et sur certains services en particulier comme la santé, l’eau, l’éducation.
Sur tous ces sujets, nous travaillons en grande confiance avec la collectivité départementale. Je veux vous en remercier, Monsieur le président, et vous dire que j’apprécie beaucoup l’alliance de pragmatisme et de convictions exigeantes qui vous caractérisent.
Cette même confiance nous unit avec les présidents d’intercommunalité et les maires que je rencontre dès que possible. Je l’ai dit au congrès des maires et je le redis encore : honneur aux élus !
Car nous avons besoin d’intercommunalités fortes, sur une base pertinente, pour construire des offres de service public ; nous avons besoin des communes dans leur proximité ; et il faut bien sûr une collectivité départementale active, et une région présente compte tenu de son large champ de compétences.
Et encore une fois, ça ne doit pas, ça peut pas être la victoire des uns contre les autres, la rivalité des strates administratives. Avec ce type de méthode, tout le monde serait perdant.
À l’inverse tout le monde sera gagnant si le « pack 46 », fédéré notamment par un même souci d’attractivité du territoire, pousse dans le même sens.
Ce pack 46, il est réuni ce soir... Et je sais que les grands sportifs ont besoin de s’alimenter ! C’est pourquoi j’en termine vraiment, en formant pour chacune et chacun de vous, des vœux très sincères, de santé, d’accomplissement personnel, de bonheur, d’humour aussi car c’est le meilleur antidote contre tous les maux. Et je vous invite à prendre ensemble le verre de l’amitié et de la convivialité.
Je vous remercie.